Wok & Soupe

Date du règlement – Mai 2017

La plaignante est la mère d’un enfant de 5 ans à l’époque, lourdement handicapé qui agit pour le compte de son fils. Ce dernier est en fauteuil roulant motorisé et vit avec une paralysie cérébrale ce qui, dans son cas lui occasionne de forts spasmes incontrôlables aux membres supérieurs.

Le 20 juillet 2013, la petite famille (maman, papa et deux garçons de 5 et 7 ans) se préparent pour aller sous le Pont Jacques-Cartier voir les feux d’artifice. Ils décident d’aller souper sur une terrasse dans le Village Gay. Leur choix s’arrête sur un resto asiatique de la rue Sainte-Catherine Est, le Wok & Soupe.

Le restaurant a une contre-terrasse sur rue, relativement grande, mais non accessible aux personnes en fauteuil roulant. Cependant, le grand frère insiste pour y aller, alors papa aidera fiston en fauteuil à monter sur la terrasse dont les tables et chaises sont déjà installées.

Un serveur accourt en faisant de grands signes pour signifier que la petite famille ne peut s’asseoir là. La mère fâchée demande au serveur pour quelle raison ils ne peuvent pas, surtout qu’à cette heure, il n’y a que quelques clients. Comme le serveur ne parle pas français, il va chercher son patron, le propriétaire du restaurant qui vient expliquer aux parents qu’ils seraient bien mieux à l’intérieur.

La mère est en colère, mais comme le temps file, que son fils aîné insiste pour rester, ils se dirigent vers l’intérieur du restaurant, lui accessible et vont s’asseoir à une table sur le bord de la vitrine ouverte qui donne sur la rue.

Là, c’est une dame qui vient leur dire qu’ils ne peuvent pas s’asseoir là (???) et qu’ils seraient bien plus à l’aise là-bas, en leur désignant une table, cachée tout au fond du restaurant, en dessous d’un escalier, « où personne ne les verra »,marmonne la maman. Mais, pour ne pas déplaire à son aîné, comme son cadet ne semble pas s’en formaliser, ils restent, mais elle se jure que dès le lendemain, elle contactera les médias.

C’est effectivement ce qu’elle fait. Le lundi matin, elle sera l’invitée sur une émission matinale radiophonique où le RAPLIQ est aussi invité à donner son point de vue. De fil en aiguille, elle s’adressera à nous et nous porterons sa plainte devant la CDPDJ.

S’en suivra un long processus, où la médiation sera refusée et où le dossier se rendra jusqu’au Tribunal des droits de la personne (TDP) et jugement sera rendu en mai 2017

Comme entretemps, la nouvelle a fait son chemin et que ce refus discriminatoire de la part du propriétaire et de ses employés a choqué la communauté du Village et au-delà, le taux d’achalandage du Wok & Soupe a baissé de 70%, ce qui l’a mené à la faillite.

Des dommages moraux et punitifs ont toutefois été accordés à la victime et à ses parents.

Le restaurant est aujourd’hui réouvert sous le même nom, mais par de nouveaux propriétaires.