Accessibilité des terrasses sacrifiée Ville-Marie ouvre la porte à un Far West réglementaire

Accessibilité des terrasses sacrifiée
Ville-Marie ouvre la porte à un Far West réglementaire

Montréal, 5 mai 2025 – La récente décision de l’arrondissement de Ville-Marie d’assouplir ses règlements pour permettre à un bar d’exploiter une terrasse non conforme est non seulement inacceptable, mais aussi dangereuse. (https://www.journaldemontreal.com/2025/05/04/un-bar-va-pouvoir-operer-sa-terrasse-jusquici-non-conforme-grace-a-un-futur-assouplissement-des-reglements-de-ville-marie)

La Ville sait pertinemment que plus de 101 plaintes pour inaccessibilité ont été déposées devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) contre des établissements de Montréal – un chiffre qui parle de lui-même. Et pourtant, malgré cette connaissance, elle choisit d’« assouplir » ses règles, discrètement, sans consultation transparente, sans ligne directrice claire. La Ville fait preuve de représailles envers les personnes handicapées.

Ce n’est pas de la souplesse, c’est de la complicité passive envers la discrimination.

Tolérer un trottoir trop étroit ici, une rampe inaccessible là, c’est légaliser l’exclusion des personnes handicapées. C’est faire passer l’intérêt commercial avant les droits fondamentaux. Et pire encore : c’est créer un précédent juridique et moral extrêmement pernicieux. Car si un bar peut déroger aux règles, pourquoi pas tous les autres?

Ce qui est en train de se dessiner, c’est un Far West réglementaire, où chaque propriétaire de terrasse pourra invoquer « l’exception » pour éviter de rendre son établissement accessible.

La Ville cautionne donc un modèle urbain où l’on peut « arrondir les angles » au détriment des droits de celles et ceux qui se battent quotidiennement pour circuler, consommer, participer à la vie sociale comme tout le monde.

Nous dénonçons avec force cette dérive.

L’accessibilité universelle n’est pas un luxe. Ce n’est pas une faveur. C’est un droit. Et toute entorse à ce droit est une discrimination.

« Montréal viole sa propre Charte », vocifère Linda Gauthier.
Nous exigeons :

– Que cette décision soit suspendue immédiatement.

– Qu’aucun règlement d’urbanisme ne puisse être allégé sans analyse d’impact en matière d’accessibilité.

– Qu’un moratoire soit mis en place sur toute nouvelle autorisation de terrasse tant que des lignes directrices claires n’auront pas été publiées, en concertation avec les groupes de défense des droits des personnes handicapées.

À propos du RAPLIQ
Le RAPLIQ est un organisme panquébécois qui appuie et accompagne les personnes handicapées victimes de discrimination à défendre et revendiquer leurs droits et à en faire la promotion en visant l’éradication de cette discrimination trop souvent faite à leur égard.

Pour commentaires
Linda Gauthier, conseillère principale 514-656-1664
Steven Laperrière, directeur général 514-836-6376